Télétravail : un avenant « au rabais »
1/3 des salariés restent insatisfaits et/ou en souffrance !!
Mars 2020 – L’arrivée brutale du Coronavirus en France a créé une situation sans précédent dans le monde du travail et, du jour au lendemain, tous les collaborateurs de DXC Technology France se sont retrouvés en télétravail forcé. Il est clair que nos dirigeants n’avaient pas anticipé la soudaineté de ce séisme et nos collègues ont dû se plier tant bien que mal à cette nouvelle contrainte. Certains d’entre nous ont eu la chance de pouvoir « se réfugier » dans une maison agrémentée d’un jardin, en ville ou à la campagne. D’autres ont dû se contenter de vivre enfermé(e)s dans un studio exigu. D’autres encore ont dû gérer leur activité professionnelle en parallèle de la garde d’enfants en bas-âge. Les situations étaient multiples. En 2014, la CFE-CGC avait signé un ACCORD TELETRAVAIL au sein de notre entreprise. Il aurait donc été logique d’appliquer cet accord à tous. Mais nos dirigeants ne l’entendaient pas de cette oreille. Très probablement pour des raisons financières.
Mi-mars 2020 – Dès la fermeture des locaux, vos élus CFE-CGC ont exigé de DXC qu’un CADRE REGLEMENTAIRE soit mis en place au plus vite pour aménager nos conditions de télétravail. Pour nous donner les moyens de continuer à travailler dans les meilleures conditions possibles. Nos dirigeants ont préféré se concentrer d’abord sur le recours au chômage technique afin de réduire au maximum l’ardoise découlant de l’arrêt ou du ralentissement de certains contrats. Ils se sont également emparés des possibilités offertes par l’Etat pour nous obliger à consommer une partie de nos jours de congés ou de RTT. Dans le même temps, ils ont traîné pour répondre à nos demandes, pourtant bien légitimes.
10 juin 2020 – Vos élus CFE-CGC ont adressé un courrier à la Direction de DXC T pour rappeler leurs exigences. En voici quelques extraits :
Au contraire, DXC Technology France n’a pas adopté ce type de mesures.
De nombreux collaborateurs placés en télétravail en raison de la pandémie se débrouillent souvent avec les moyens du bord. L’accord télétravail actuellement en vigueur au sein de l’entreprise ne leur est pas appliqué. Ils ne perçoivent donc aucune indemnité et doivent eux-mêmes “engager certaines dépenses » pour réussir à travailler de façon satisfaisante.
Nos collègues constatent que DXC privilégie les économies de “bouts de chandelles”. Ils y voient la confirmation que DXC n’est pas disposée à prendre en compte la qualité de leur engagement. Cette orientation prise en matière d’accompagnement du télétravail va à l’encontre de la volonté depuis longtemps déclarée par DXC de fidéliser ses ressources.
Par ailleurs, la question du télétravail ne se limite pas aux seuls aspects financiers. De nombreux collègues rencontrent des difficultés en matière de santé :
- travail intensif avec un matériel pas nécessairement adapté ==> fatigue visuelle, …
- troubles musculo-squelettiques, douleurs dorsales, …
Juillet 2020 – Sans attendre l’avancée des négociations, vos élus CFE-CGC ont lancé une ENQUETE SUR LE TELETRAVAIL auprès des collaborateurs de DXC Technology France. A l’issue de celle-ci, nous avons alerté la Direction sur le fait qu’après 3 mois de pratique, 1/3 des salariés ayant répondu à notre enquête se déclaraient insatisfaits de leurs conditions de télétravail. Les principales raisons étaient les suivantes :
- problématiques d’isolement professionnel, perte de repères, difficultés à maintenir des échanges de qualité entre collègues, …
- aménagement et équipement inadaptés (absence de fauteuils ergonomiques, bureaux et meubles inadaptés ou manquants, scanners ou imprimantes manquants, besoin d’un deuxième écran, de casque avec micro …),
- problèmes de santé (mal de dos, troubles musculo-squelettiques, troubles de la vue, conséquences d’une sédentarité forcée, déprime, …),
- difficultés à maintenir un équilibre satisfaisant entre vie professionnelle et vie privée.
Si vous souhaitez prendre connaissance des résultats détaillés de notre enquête, merci de nous en faire la demande depuis votre adresse privée vers : cfe.cgc.de.csc@fieci-cfecgc.org
A la suite de cette enquête, la CFE-CGC demande que DXC ouvre une étude plus approfondie pour évaluer plus précisément les risques de mise en danger de la santé des salariés. Nous demandons que cette étude à laquelle nous voulons être associés détermine les urgences et débouche sur la mise en place de solutions réellement adaptées.
Fin août 2020 – La CFE-CGC estime que les « concessions » de DXC sont trop réductrices. Elle refuse de signer, mais un autre syndicat cède (mais pourquoi ?) et appose sa signature sur un avenant « au rabais » è La négociation Télétravail est rompue avant son terme. Avec cette seule signature, l’avenant n’est légalement pas applicable. Mais la Direction menace de ne pas mettre en oeuvre l’indemnisation mensuelle concédée (10, 20, 30, 40 ou 50 euros selon le nombre de jours télétravaillés) si la CFE-CGC ne signe pas à son tour.
1er septembre 2020 – Après analyse de la situation, la CFE-CGC refuse de prendre les salariés en otages et d’être tenue pour responsable d’une éventuelle perte financière pour eux. Elle accepte donc de signer l’avenant litigieux accompagné d’un courrier de protestation adressé à DXC.
CONCLUSION
Nos revendications avaient pour but de :
- “normaliser” les conditions de télétravail de toutes les catégories de salariés,
- d’obtenir la rétroactivité de l’avenant au 1er jour du confinement et
- d’obtenir le bénéfice du forfait d’installation de 250 euros (prévu dans l’accord de 2014).
Les 2 derniers points particulièrement importants n’ont pas abouti par le fait d’une signature prématurée (voir plus haut).
Modalités pratiques : la date d’effet de l’avenant est le 13 juillet 2020, ce qui signifie que chaque collaborateur en télétravail recevra à partir de cette date une indemnité mensuelle égale à 10 euros pour 1 jour de télétravail hebdomadaire, 20 euros pour 2 jours et ainsi de suite jusqu’à 50 euros pour 5 jours. Le versement de tickets restaurant concerne maintenant tous les salariés (1 ticket par jour travaillé).
Cet avenant cessant dans tous les cas ses effets au 31/12/2020, une nouvelle négociation devra être engagée d’ici la fin d’année pour un effet dès le début de 2021.
Le côté très réducteur de l’avenant de 2020 ne doit pas vous empêcher de prendre contact avec nous si vous avez des questions, si vous ressentez des difficultés dans votre pratique du télétravail. N’hésitez pas non plus à en parler avec vos collègues qui rencontreraient des difficultés éventuelles.
Nous sommes là, avant tout, pour vous aider !
Vous souhaitez en savoir plus, contactez-nous sur : cfe.cgc.de.csc@fieci-cfecgc.org!
Chaleureusement,
Arnaud Dubuisson
Senior Consultant
Secrétaire-adjoint du CE
Délégué Syndical Central CFE-CGC de DXC T.
Signataire de l’accord Télétravail de 2014
Sabrina Pichard-Gardette
Experte BU Accompagnement du changement
Représentante Syndicale CFE-CGC auprès du CE
Membre de la commission Télétravail & Qualité de Vie au Travail